Chantel Moore

Mise en garde : violence faite aux femmes, violence fondée sur le genre, FFADA

En juin 2020, la police d’Edmundston a abattu Chantel Moore, une mère de famille autochtone, lors d’un soi-disant contrôle de bien-être*. Son ex-partenaire, qui vit à Toronto, avait demandé à la police de la visiter car il croyait qu’elle était victime de harcèlement dans son nouveau domicile.

Originaire de la Première Nation Tla-o-qui-aht en Colombie-Britannique, Chantel, 26 ans, a été décrite comme positive, amicale et enthousiaste à l’idée de commencer une nouvelle vie dans une nouvelle communauté. Elle laisse derrière elle une fille en bas âge.

La mort de Chantel est survenue à un moment où l’usage de la force par la police à l’encontre des populations autochtones faisait – et fait toujours – l’objet d’une attention croissante.

En plus de l’enquête normale de la police, un organisme indépendant a été chargé d’examiner la fusillade, car le Nouveau-Brunswick n’a pas d’agence qui inspecte les actions de la police, comme l’Unité des enquêtes spéciales de l’Ontario.

Lorsqu’une autre personne autochtone a été abattue par la police une semaine après la mort de Chantel, le gouvernement provincial a interrompu un projet visant à donner à la police davantage de pouvoirs d’urgence.

Lorsqu’il s’est adressé aux médias au sujet de cette affaire à l’époque, même le ministre fédéral des Services aux Autochtones, Marc Miller, a décrit la violence policière contre les populations autochtones comme «un schéma qui ne cesse de se répéter».

#QueFaire pour prévenir des décès comme celui de Chantel?

La lutte contre toutes les formes de violence à l’encontre des populations autochtones – y compris de la part de la police – est l’objectif du Plan d’action national: Mettre fin à la violence contre les femmes, les filles et les personnes 2ELGBTQQIA+ autochtones rendu public le 3 juin 2121.

À l’appui des thèmes et des orientations définis dans le PAN autochtone, une série d’actions politiques relatives aux quatre piliers sont incluses dans le présent rapport sur le futur PAN sur la VFF et la VFG. Elles portent sur les expériences spécifiques de VFG vécues par les femmes autochtones et les personnes de diverses identités de genre. Les actions politiques des deux PAN devront être soigneusement harmonisées.

Surtout, ce rapport sur le PAN adopte une approche et un cadre intersectionnels, car la violence faite aux femmes et aux personnes de diverses identités de genre est inextricablement liée à d’autres facteurs qui affectent leur vie, comme les répercussions quotidiennes du racisme, du colonialisme et de l’inégalité sociale et économique qui sont inhérents au fait d’être Autochtone au Canada.

Des stratégies de prévention plus solides – comme celles proposées dans nos recommandations – qui adoptent une approche intersectionnelle pour s’attaquer aux normes néfastes qui favorisent la violence dans les systèmes (comme la police), les institutions et les populations.

Et des systèmes juridiques et judiciaires plus réactifs – comme ce que nos recommandations proposent – offriraient des recours plus efficaces à la famille en deuil de Chantel.

La recommandation 15L prévoit la création d’organes civils indépendants ayant le pouvoir d’enquêter sur les plaintes liées à VFG au sein des services de police et correctionnels à tous les niveaux. Ces organes seront composés de personnes expertes et survivantes, notamment issues des communautés autochtones et noires.

Lire le rapport complet (en anglai)

La recommandation 16L créera des moyens coordonnés pour collecter et compiler des données désagrégées relatives à la VFG subie par les femmes et les personnes de diverses identités de genre dans l’ensemble du système de justice pénale, y compris dans les services de police.

La recommandation 1L concernant l’éducation obligatoire permanente sur la VFG pour toutes les parties prenantes du droit et de la justice comprendrait nécessairement une meilleure formation sur les moyens non violents de désamorcer les situations.

Enfin, un meilleur soutien aux personnes survivantes et à leur famille – tel que proposé dans nos recommandations – vise à répondre à leur besoin primaire de guérison et de justice.

La recommandation 12S établit un poste d’ombudsman en matière de VFG, indépendant des systèmes d’application de la loi, à qui les personnes survivantes et leur famille peuvent signaler les individus et les institutions qui leur causent préjudice.

Que faire pour que le Canada soit exempt de violence fondée sur le genre?

Un Plan d’action national (PAN) audacieux, ambitieux et intersectionnel.